Des Chevaux tout blanc

Les Chevaux de Marly furent commandés en 1739 par Louis XV au sculpteur Guillaume Coustou, pour orner « l’abreuvoir de Marly » situé à l’entrée du parc du château de Marly, afin de remplacer deux groupes sculptés. Ceux-ci, Mercure à Cheval sur Pégase et La Renommée à Cheval sur Pégase d’Antoine Coysevox, avaient en effet été déplacés en 1719 dans les jardins des Tuileries. Les modèles sont choisis par le roi en 1743, et furent installés à Marly en 1745, après seulement deux ans de travail.

En 1794, ils sont transférés place de la Concorde. Ils sont restaurés en 1840 par Louis-Denis Caillouette (1790-1868).

En 1984, notamment en raison du fait que le défilé des blindés du 14 Juillet les fragilisait, ils sont remplacés par des copies en marbre reconstitué réalisées par Michel Bourbon dans l’atelier d’une filiale de Bouygues. Ce dernier en profite pour demander le droit d’en réaliser une copie supplémentaire qui est placée au siège social de Bouygues Construction. Les originaux sont conservés au Musée du Louvre dans une ancienne cour de l’aile Richelieu transformée en patio, appelée la cour Marly.

Dernières œuvres de Guillaume Coustou, les Chevaux de Marly connaissent un succès certain (multiplication, entre autres, de répliques à échelle réduite) et annoncent l’engouement des artistes romantiques pour les sujets équestres, tel Théodore Géricault.

Ils ont été mis au centre de la mire télévisuelle de l’ORTF.

Les moulages des Chevaux de Marly ont été réalisés par le sculpteur Michel Bourbon et placés en 1985 à leur emplacement d’origine, près de l’abreuvoir de l’ancien Château de Marly à Marly-le-Roi dans les Yvelines. La maîtrise d’œuvre a été assurée par l’architecte Serge Macel.

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En 1983, les ‘Chevaux de Marly’ originaux étaient situés aux quatre coins de la place de la Concorde à Paris. Il a fallu les mouler sur le site, puis avec ces moules, dans une usine de Villeneuve-le-Roi, réaliser des copies en marbre reconstitué. C’était une expérience nouvelle à cette échelle et un défi pour gérer la masse à couler jusqu’au plus petit poil de crinière. La finition était un jeu d’équilibre entre le cœur de la matière (marbre, quartz, ciments, chaux …) et la laitance. L’une donnait la peau de la sculpture, l’autre la lumière minérale.

Ces quatres sculptures avaient connu plusieurs sites :
Louis XV vers 1750, commandant à Coustou deux sculptures plus à son goût pour le Château de Marly avait fait déplacer les Coyssevox (commandés par Louis XIV) à l’entrée du parc des Tuileries à Paris. La république vers 1793 les regroupa tous les quatre avec l’étiquette ‘Chevaux de Marly’ en ramenant les Coustou à l’angle des Champs Elysées, de l’autre coté de la place de la Concorde.

Michel Bourbon avait été chargé de réaliser des reproductions pour remplacer en extérieur les 4 groupes équestres. Les originaux prirent place dans la cour carrée de l’aile Richelieu du Louvre transformée en patio, appelée la cour Marly.

L’opération a commencé par le moulage des  ‘Coustou’ dont le premier tirage a remplacé les originaux place de la Concorde.
Un second tirage est allé réoccuper deux socles vides du parc de Marly. C’ést très troublant de voir l’accord au lieu des deux copies sur les socles originels, la lumière de Marly, la forêt proche…
Ces deux sculptures de Coustou ont également facilité l’amitié entre Jack Lang et Francis Bouygues, le second ayant obtenu du premier l’autorisation bon marché de s’offrir une copie pour le siège social de son groupe industriel en pleine diversification (St Quentin-en-Yvelines). TF1 et le Louvre s’appropriant les mêmes oeuvres, à une réplique près.

 

Les chevaux ailés de Coyssevox ont aussi connu plusieurs reproductions : dès le XVIIIe siècle, celui que l’on nomme  »Trompette de la Renomée’ avait eu une copie en plomb installée sur le toit des grandes écuries du chateau de Chantilly ; sculpture démontée et fondu en diverses munitions autour de la révolution. Donc, quelques années après avoir effectuées les copies pour la Concorde, le Musée vivant du Cheval installé à Chantilly,  a demandé de reconstituer une nouvelle copie en plomb.

Un gabarit échelle 1 a d’abord été réalisé » en polystyrène (ci-dessous). Puis un moulage léger en stratifié de polyester recouvert de plomb battu-collé.

A cette période ‘Chantilly’ correspondent des découvertes techniques autant que des images émues de chevaux vivants considérés eux aussi comme des pièces de musée.