L’hydrofugation

Qu’est ce qu’un hydrofuge ?

Un hydrofuge est un produit appliqué en surface, destiné à limiter la pénétration de l’eau dans les pores et les capillarités de différents matériaux : pierre, béton, brique. Il est utilisable en préventif ou en curatif, sur des façades neuves ou anciennes. Son application ne doit pas modifier les qualités esthétiques du support. C’est, en général, un produit non filmogène (voir tableau).

Pourquoi protéger ?

La décision d’hydrofuger une façade doit être prise après examen des caractéristiques des matériaux. Elle doit tenir compte de leur sensibilité à l’eau : forte porosité, capillarité élevée, altération. Les actions climatiques aggravées par les polluants atmosphériques entrent également en considération. Une façade correctement hydrofugée voit son encrassement ralenti et les infiltrations d’eau réduites.

Quelles précautions prendre avec le béton ?

Il faut éviter l’apparition d’effets secondaires en présence d’un support en béton en veillant à plusieurs phénomènes : l’altération sensible de l’aspect de surface au jeune âge et aussi, à terme, la restriction de la perméance du matériau et l’effet de tache, l’action fongicide de la plupart des produits, l’action anti-efflorescence et, éventuellement, une action antisalissure vis-à-vis du béton. L’hydrofuge employé ne doit donc pas entrer en réaction avec le béton. Avant application, il faut s’assurer de la concentration à utiliser, de la technique d’application, des délais de mise en oeuvre et, enfin, de l’âge du béton.

Comment procéder pour des bâtiments anciens ?

Lorsqu’il s’agit de bâtiments anciens, une analyse physico-chimique des matériaux est nécessaire et, parfois, un rejointoiement. Ainsi, les teneurs en sels des façades de pierres calcaires doivent être ramenées à des taux faibles, inférieurs à 5 %.

Certaines méthodes de nettoyage, telles que le microsablage ou le laser, permettent de contrôler l’élimination des croûtes de gypse indurées sans attaquer le support. De toute façon, le nettoyage doit avoir éliminé les salissures diverses, les dépôts de toute nature. Il faut toutefois s’assurer de la profondeur de pénétration du traitement.

De même, les végétaux qui se développent doivent être détruits par un traitement approprié sans que subsistent de traces de produits chimiques incompatibles.

Quelles sont les particularités de la pierre ?

Les ragréages anciens inadaptés tels que les mortiers à base de plâtre anciens doivent être purgés et remplacés par des incrustations de pierre conformément aux recommandations de la norme XP B 10-601 «Prescriptions générales d’emploi des pierres naturelles».

Lorsque les pierres sont gravement altérées, elles doivent être remplacées ou lorsqu’il s’agit de têtes de mur, de sous-face, une protection complémentaire doit être prévue contre les infiltrations d’eau : un hydrofuge ne peut pas assurer cette protection. Il en est de même de toutes les parties horizontales.

Comment choisir un hydrofuge pour la pierre ?

Il n’existe par de normes spécifiques aux produits hydrofuges mais une procédure d’essais a été mise au point par le service Maçonneries et Monuments historiques du CEBTP qui s’appuie le plus possible sur des essais normalisés.

A RETENIR

A quoi servent-ils ?

Ils limitent la pénétration de l’eau dans les pores et les capillarités, sans altérer les qualités plastiques, mécaniques ou esthétiques du support.

A quels matériaux s’adressent-ils ?

‘appliquent sur des façades en béton, en pierre ou en brique, en action préventive ou curative.

Quelles sont les règles à respecter ?

Il faut tenir compte des conditions climatiques du site et de la nature des matériaux qui composent la façade.